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«Un grand pas en avant»
Dans une déclaration à Horizons, il relève l’importance de l’initiative et le fait que ce soit le Haut-Commissariat à la numérisation, rattaché à la présidence de la République, qui a travaillé sur la plateforme. «C’est une bonne chose, dans la mesure où les efforts de différents secteurs qui ont tenté de mettre en place leurs propres plateformes de suivi étaient fragmentés», ajoute-t-il. Il cite, entre autres, le ministère de la Santé, la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), l’industrie pharmaceutique et même la sécurité sociale. «La mise en place de cette plateforme
du système national permettra l’unification des efforts. C’est un grand pas en avant», renchérit Tabainet.
Cependant, le président de l’ANPHA souligne que la mesure se heurte à plusieurs défis majeurs. «Idéalement, nous aurions dû gagner du temps et lancer des textes d’application, des textes réglementaires qui pourraient garantir une base solide pour la plateforme. À ce jour, nous ne connaissons pas la liste des produits essentiels en Algérie, et il est difficile de classer un produit comme essentiel sans définition claire», précise Tabainet.
Des textes réglementaires nécessaires
Tabainet soulève également des questions importantes concernant les procédures de signalement des ruptures de stock et des tensions dans l’approvisionnement. «Nous n’avons pas de définitions harmonisées pour des termes comme tension, rupture et encore moins la façon de signaler ces situations ou de traiter les alertes. Il est impératif de définir clairement ces termes et de structurer le processus de gestion des signalements», insiste le président de l’ANPHA. Selon lui, des textes réglementaires sont nécessaires pour assurer la fiabilité et la durabilité de la plateforme.
Tabainet évoque également l’importance de dépasser une simple veille locale pour adopter une vision stratégique internationale. «La disponibilité des produits pharmaceutiques dépend d’un secteur global lié aux mouvements internationaux, à l’approvisionnement en matières premières et à l’importation des intrants nécessaires à la fabrication locale des médicaments. Une vision stratégique internationale est indispensable», a-t-il expliqué.
Anticiper
Il a aussi insisté sur l’importance de l’anticipation dans la gestion de l’approvisionnement. Le président de l’Association salue, par ailleurs, les progrès réalisés dans le secteur de la numérisation, notamment dans la
santé et la sécurité sociale. «Nous avons assisté à des progrès ces dernières années, notamment avec la numérisation du secteur de la santé et la création du ministère de l’Industrie pharmaceutique. Mais il reste essentiel d’unifier ces efforts autour d’une vision claire, afin de mettre en place des mesures concrètes et
mesurables», recommande Tabainet. Et d’enchaîner: «Le plus important est que le citoyen ressente un changement positif et constate une amélioration dans la prise en charge de ses besoins de santé».
Selon lui, impliquer tous les acteurs, notamment les médecins et les pharmaciens, dans l’élaboration de cette plateforme est indispensable. Enfin, Tabainet insiste sur la nécessité d’un outil de veille fiable et accessible pour garantir une gestion efficace des ruptures et tensions. «En tant qu’acteurs socio-économiques et membres permanents de l’Observatoire national de veille à la disponibilité des médicaments, nous avons développé
nos outils de signalement. Pour que la nouvel le plateforme soit plus fiable et accessible, il faut qu’elle permette un meilleur partage de données», conclut-il.