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Le but affirmé est de consolider la réforme du paysage financier national. L’idée, jadis évoquée dans diverses occasions, fait suite à une évaluation sans concession du rôle joué par Algérie Poste, pilier du service public et acteur privilégié de la bancarisation.
La nomination de la DG issue du secteur bancaire
Ce regain d’intérêt pour une véritable banque postale coïncide avec une conjoncture marquée par la nécessité de moderniser le secteur bancaire, de renforcer l’inclusion financière et d’attirer, enfin, cette part importante de liquidités circulant dans le secteur informel. Portée par un réseau d’environ 4.500 bureaux répartis sur tout le territoire, l’institution postale ambitionne d’élargir l’accès aux services bancaires, surtout dans les régions rurales où la présence des banques traditionnelles demeure faible.
En fait, l’idée d’une banque postale s’appuie sur une logique de proximité et sur la capacité d’Algérie Poste à répondre à des besoins réels d’épargne et de crédit populaire. Pour nombre d’experts, le modèle postal pourrait jouer un rôle à part entière dans la mobilisation de l’épargne des ménages, la modernisation des services de paiement et le soutien aux petites entreprises, tout en contribuant à diminuer la dépendance au cash, facteur-clé de l’économie informelle.
La concrétisation de ce projet se déroule dans un contexte de gestion renouvelée. La nomination récente de Chiraz Bachiri à la tête d’Algérie Poste, acte un tournant décisif. Originaire du secteur bancaire, et forte d’une expérience en contrôle bancaire à la Banque nationale d’Algérie (BNA), Mme Bachiri devrait apporter à l’opérateur historique une expertise précieuse. Son arrivée serait comme un signal de la volonté de relever les défis à venir, notamment en matière de digitalisation, de diversification de l’offre de services (crédits, épargne, paiement électronique) et de modernisation des méthodes de gestion.
Faire aboutir le chantier de dématérialisation
Le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, rappelle, à cette occasion, le rôle fondamental d’Algérie Poste pour assurer une prestation de service public de qualité et la nécessité d’accompagner la transition numérique du pays, conformément aux orientations du président de la République.
Mais si l’État affiche sa détermination à faire aboutir ce chantier, des défis de taille subsistent. L’exemple de conventions passées entre Algérie Poste et la BNA, ou encore la signature récente avec la CNEP-Banque pour dématérialiser l’épargne, témoignent de la dynamique en cours, mais soulignent aussi la nécessité d’une modernisation profonde des infrastructures informatiques et d’une formation intensive du personnel.
Les contraintes rencontrées tiennent surtout au poids d’une administration dense, à l’adaptation aux nouvelles technologies et à la nécessité d’une régulation spécifique pour les banques postales. La création par Algérie Poste d’une filiale bancaire porterait, selon les spécialistes, plusieurs objectifs stratégiques: généraliser l’inclusion financière, stimuler l’épargne, promouvoir les paiements électroniques, soutenir le crédit aux PME et aux particuliers, et affirmer la compétitivité du marché financier national.
À travers son large réseau et sa capacité à toucher toutes les catégories sociales, Algérie Poste se place en position de pivot pour une réforme ambitieuse, susceptible de dessiner une nouvelle cartographie bancaire en Algérie et d’y inscrire durablement la notion de service public moderne et équitable.