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Les Européens, eux, accusent les Russes de ne pas suffisamment ouvrir les vannes à travers l’autre gazoduc, celui traversant l’Ukraine, pour «inonder» le Vieux Continent du précieux GNL, donc envoyer les prix à la baisse, alors que les Russes clament, de leur côté, qu’il ne fait aucun doute que la mise en service la plus rapide possible de Nord Stream 2 est la panacée pour équilibrer considérablement les prix du gaz naturel en Europe. En fait, la fin du chantier du controversé gazoduc Nord Stream 2 ne signifie pas la fin des différends russo-européens. Des divergences, pour le moins que l’on puisse dire, ont produit comme effet supplémentaire une rareté du gaz qui fait l’affaire des pays producteurs, eux qui ont tant souffert depuis des années de la baisse des prix jusqu’à l’hiver dernier, lorsque la reprise de la machine économique mondiale a revitalisé la demande pratiquement au même moment où une grosse vague de froid frappait de nombreux pays parmi les plus grands consommateurs, la Chine et l’Europe en tête. Une conjoncture qui a permis aux pays producteurs, dont l’Algérie, de tirer leur épingle du jeu dans un marché où l’offre s’est avérée en deçà de la demande jusqu’à obliger les Européens à puiser dans leurs réserves. Une conjugaison de circonstances qui a eu pour effet de déclencher une montée des prix qui atteindra, jusqu’à il y a deux jours, près de 250% d’augmentation cumulée depuis la fin 2020. Et ce n’est pas près de s’arrêter selon les analystes, du moins pas avant la fin 2021.
Pour mettre fin à cette crise des prix, qui fait de plus en plus de mécontents en Europe, chez les opérateurs économiques autant que les ménages, des gouvernements sont contraints de mettre en place des mesures pour protéger les consommateurs contre les flambées des cours de l'énergie, notamment par le biais du plafonnement des prix qui a été, et continuera d'être en place au Royaume-Uni et d'une réduction conjoncturelle de la taxe sur les prix de l’électricité en Espagne. Ceci, en attendant la solution Nord Stream 2, projet achevé après maints tracas le 10 septembre, avec comme objectif de doubler les livraisons de gaz russe vers l'Allemagne. Son achèvement, il y a trois semaines, a coïncidé avec le moment où les prix du gaz en Europe atteignent des records face à des stocks bas avant l'hiver, mais il se heurte, pour entrer en exploitation, à la législation européenne sur le transport du gaz. En effet, il est stipulé par la législation des 27 pays de l’Union européenne, que le producteur de gaz ne doit pas être le transporteur, mais comme c’est Gazprom, le géant russe, qui assure les deux activités, de là sont nés le «conflit» et le bras de fer qui opposent encore les deux parties, alors que les prix du gaz n’en finissent pas d’étouffer des millions de personnes en Europe. Un recours contre cette règle a été introduit par la compagnie russe, mais un tribunal allemand l’a rejeté au grand désarroi de nombreuses compagnies européennes de gaz, qui espéraient la «libération» du controversé gazoduc. Au vu du contour pris par l’affaire Nord Stream 2, les énergéticiens européens semblent avoir perdu espoir de voir le marché du gaz bénéficier dès cette année, d’une arrivée de 5,6 milliards de mètres cubes de gaz, qui auraient concouru dans une bonne mesure à faire baisser les prix. À moins d’une solution spectaculaire, par exemple que Gazprom consente à vendre son gazoduc. Sinon, les solutions ne sont pas légion pour les Européens en quête de fournisseurs au plus vite.