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4 novembre 2025 | il y a 2 jours

Surproduction de pomme de terre: Le ministère à la rescousse des agriculteurs

Le ministère est à la rescousse des agriculteurs en surproduction de pomme de terre. Le groupe public Agrolog va créer 3 unités de transformation.

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Face à une surproduction exceptionnelle de pomme de terre, le ministère de l’Agriculture est intervenu pour stocker une grande quantité dans le but d’éviter un effon­drement des prix, déjà au plus bas sur les mar­chés de gros. Cette mesure d’urgence vise à préserver les revenus des agriculteurs, en atten­dant le lancement d’unités de transformation destinées à réguler durablement la filière. Une partie des excédents sera également orientée vers l’exportation.


Création de 3 unités de transformation de la pomme de terre

En outre, le PDG du groupe public Agrolog, Mohamed Betraoui, annonce la création prochaine de 3 unités de trans­formation implantées à l’Est, à l’Ouest et au Centre du pays, dans le cadre de la stratégie visant à stabiliser les prix. «Nous disposons d’un stock d’environ 100.000 tonnes, auquel s’ajoutent 20.000 tonnes réparties sur quatre wilayas. Cette année, la pomme de terre a été achetée à 60 DA le kilo, mais nous la déstoc­kons aujourd’hui à 15 ou 20 DA», explique-t-il.


Selon lui, la production nationale dépasse les 6 millions de tonnes par an pour une consommation estimée à 5 millions. «L’excédent doit être dirigé vers la transforma­tion et l’exportation. Nous avons signé un contrat de stockage de 120.000 tonnes de pomme de terre d’arrière-saison pour garantir la continuité de l’activité et éviter les pertes», ajoute-t-il, assurant que «nous ne laissons pas tomber les producteurs».


Le président du Conseil national interpro­fessionnel de la filière pomme de terre (CNIFPT), Ahcène Ghedmani, salue l’action du ministère. «Le ministère est intervenu à Laghouat avec un prix d’achat autour de 60 dinars, correspondant au coût de production réel. Les prix sur le marché, eux, se sont effon­drés», indique-t-il. Il alerte cependant sur les risques à venir.


«Nous entrons dans un nou­veau cycle de production. Fin novembre, les récoltes d’El Oued et des zones côtières feront encore baisser les prix, avec des pertes estimées à plus de 50%. Dans ces conditions, le producteur ne peut pas continuer son activité la saison prochaine. Il faut une intervention de l’État», a-t-il averti. «Quand un producteur vend à 15 ou 20 dinars le kilogramme, il ne couvre pas ses frais. Certains envisagent d’abandonner la culture. L’action du ministère a permis à quelques-uns d’écouler leur production à 60 dinars et de limiter les pertes», ajoute-t-il.


Prochaine rencontre entre le ministre et les producteurs

Ghedmani rappelle que les producteurs ont déjà soumis à la tutelle plusieurs propositions pour une meilleure organisation de la filière. «Notre demande principale est la mise en place de contrats agricoles stables pour protéger le producteur. À l’avenir, l’État pourrait même encadrer la distribution», note-t-il. Il plaide pour la transformation. «Il faut créer des zones industrielles et des unités de transformation pour valoriser la production», préconise-t-il.


Le responsable annonce une rencontre cette semaine avec le ministre pour débattre de la situation liée à l’effondrement des prix et des perspectives d’avenir de la filière. «La chute des prix est une réalité. Nous allons soumettre nos propositions au ministre pour éviter que les superficies cultivées ne diminuent la saison prochaine», souligne-t-il. Et de conclure: «La production est abondante, mais les agriculteurs ne gagnent rien. Si la situation perdure, il y a un risque de voir la production baisser».



4 novembre 2025 | algeria-logo