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Née d’un partenariat public-privé, soutenu par les pouvoirs publics tout au long de sa création, Tayal gère, depuis 2020, le gigantesque complexe textile de Relizane, à partir duquel divers produits textiles sont expédiés vers d’autres pays. «Nous allons exporter, fin juillet prochain, le premier produit Made in Algeria vers la France pour le compte d’une marque française», nous a fait savoir Tarik Elkerbiçer, PDG de Tayal, à l’occasion de sa participation à la 7e édition du salon TexStyle Expo, ouvert lundi dernier à la Safex, à Alger. Ce premier contrat d’envergure à destination de l’Hexagone marque une étape cruciale pour Tayal dans son développement à l’international.
Un véritable tour de force industriel
Depuis sa création en 2020, à l’issue d’un investissement de plus de 870 millions de dollars, cette société mixte algéro-turque entre la société Intertay et les entreprises publiques C&H, Texalg et Madar Holding a, en effet, réalisé un véritable tour de force industriel. «Après la crise sanitaire de la Covid-19, nous avons immédiatement commencé à prospecter les marchés mondiaux. Nous avons débuté par la Tunisie, l’Egypte et aussi l’Europe. Aujourd’hui, nous avons réussi à ramener sept ou huit marques internationales avec lesquelles nous sommes certifiés en tant que fournisseur», souligne le PDG.
L’immense complexe de Relizane, fort de plus de 3.000 employés, dispose d’une production verticalement intégrée, du fil de coton au vêtement fini, et consacre 70% de ses produits à l’export. Mais la société a dû convaincre les grands donneurs d’ordre internationaux en passant par un long processus de maturation et de certification, indispensable dans ce secteur pour être agréé comme fournisseur. «Cela prend entre quatre mois et un an avec les audits et certifications sur les normes environnementales, sociales, d’hygiène, de sécurité, de consommation d’eau et d’énergie», détaille Elkerbiçer.
Partenaire stratégique
Le complexe de Relizane fabrique et commercialise les fils, les tissus denim (utilisés pour la confection des jeans) et non denim, les tissus tricotés et les produits finis. «Pour le fil, nous travaillons avec plusieurs entreprises publiques et privées. Nous essayons de maîtriser le secteur des tissus denim, qui est très faible en Algérie. Pour les tissus non denim, nous travaillons avec le secteur public, l’armée et autres», explique le responsable. Pour les produits finis, «nous travaillons notamment avec des marques comme Décathlon, le spécialiste français des vêtements de sport, mais aussi avec des marques locales qui possèdent leurs propres magasins», ajoute encore le PDG.
Afin d’encourager l’entrepreneuriat des jeunes, Tayal a pris l’initiative d’assister les start-up qui lancent leurs propres marques de jeans, pulls, t-shirts ou polos. «Nous soutenons actuellement une douzaine de ces start-up, dont les produits sont aujourd’hui sur le marché, vendus sur internet ou dans leurs boutiques», assure Elkerbiçer. Qualifiant le partenariat avec la partie algérienne de «stratégique», le responsable turc affirme entretenir une très bonne synergie avec le groupe Getex.«Nous nous entraidons en termes de produits et de formations grâce à notre école de formation, et nous développons une stratégie commune, surtout pour répondre aux besoins du marché national », assure-t-il.
Un chiffre d’affaires de 65 millions d’euros en 2023
Soutenue par un chiffre d’affaires de 65 millions d’euros en 2023, dont 10 millions à l’export, Tayal ambitionne désormais de développer ses marchés au Maghreb, au Moyen-Orient, mais aussi sur le continent africain. Pour 2024-2025, «nous travaillons à renforcer nos exportations. Nous attendons beaucoup de la Zone de libre-échange continentale africaine, afin de répondre aux besoins du continent africain. Nous visons aussi à développer le marché de la zone arabe, grâce à l’accord de libre-échange», soutient le responsable.
S’agissant des matières premières, Tayal trouve cependant quelques difficultés à s’en approvisionner. «La base du textile, c’est le coton. Malheureusement, il n’est pas cultivé en Algérie. Mais il y a des projets d’entreprises qui tentent de lancer la culture du coton dans le Sud, d’autant que l’Algérie en a produit de très bonnes qualités jusque dans les années 1970», rappelle le PDG. Pour l’instant, précise-t-il, «nous importons la plupart des matières premières que nous ne trouvons pas localement, comme certains produits chimiques spécifiques. Mais certaines matières sont tout de même disponibles en Algérie».