| Découvrir l'Algérie | Qui sommes nous ? | Espace Presse | Contact |
L’annonce a été faite par le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations et en clair, lorsqu’un opérateur règle ses frais de transport ou d’expédition, il doit pouvoir bénéficier rapidement du remboursement prévu par le Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE).
«Une rupture avec les anciennes pratiques bureaucratiques»
Grâce à la digitalisation, ces opérations se feront désormais de manière fluide et automatique, sans que l’exportateur ne soit pénalisé par les délais de traitement. Précision : les intéressés ont jusqu’au 1er décembre prochain pour le faire. La mesure est loin d’être anodine. Elle répond à l’une des préoccupations majeures des exportateurs. Son importance réside dans l’impact qu’elle aura : motiver davantage les opérateurs et donner un nouvel élan aux exportations. Pour le ministère, cette opération, qui s’inscrit dans le cadre des mesures d’accompagnement des exportateurs et des efforts visant à diversifier les exportations, aura pour effet d’insuffler «une nouvelle dynamique à l’économie nationale à travers le soutien à la production locale et le renforcement de sa compétitivité sur les marchés étrangers». Qu’en est-il des opérateurs et autres économistes? Le président de l’Association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL), Tarek Boulmerka, a salué l’annonce du ministère du Commerce extérieur relative à la digitalisation du processus de remboursement au titre du FSPE. Il a estimé que cette mesure constitue une réponse concrète aux attentes des opérateurs économiques, souvent confrontés à des lenteurs administratives dans le traitement de leurs dossiers. «Cette initiative traduit une volonté claire de moderniser la gestion du secteur et d’alléger les démarches administratives», a-t-il affirmé.
Le président de l’ANEXAL a souligné que le passage au numérique représente un tournant décisif pour les entreprises exportatrices, en ce qu’il permet un gain de temps et de trésorerie significatif. Ainsi le remboursement des frais de transport ou d’expédition prévu par le FSPE se fera rapidement. Pour Boulmerka, cette réforme s’inscrit dans la démarche engagée par les pouvoirs publics pour stimuler les exportations hors hydrocarbures et renforcer la compétitivité de l’économie nationale. «Ce type de mesure encourage les opérateurs à se projeter davantage sur les marchés internationaux. Lorsqu’ils sentent que l’administration est réactive, qu’elle suit et soutient leurs efforts, la confiance s’installe naturellement», a-t-il ajouté. Il a également tenu à rappeler que, depuis plusieurs années, les exportateurs faisaient face à de nombreux dossiers en instance, faute de mécanismes modernes de traitement. La mise en place de cette plateforme numérique vient donc combler un vide et marque, selon lui, «une rupture avec les anciennes pratiques bureaucratiques».
«La digitalisation doit s’étendre à l’ensemble de l’écosystème exportateur»
Toutefois, le président de l’ANEXAL insiste sur la nécessité de rendre la plateforme pleinement opérationnelle et efficace dans les plus brefs délais, estimant qu’elle pourrait devenir un outil stratégique pour le suivi et la transparence des opérations liées au FSPE. «Nous espérons que le système sera fonctionnel, accessible à tous les exportateurs et régulièrement mis à jour pour répondre aux besoins du terrain», a-t-il déclaré. Dans ce sillage, il a appelé à poursuivre les efforts de modernisation à travers une meilleure coordination entre les différentes institutions concernées par la chaîne de l’exportation : banques, douanes, compagnies de transport, et assurances. «La digitalisation doit s’étendre à l’ensemble de l’écosystème exportateur afin de créer une véritable synergie et d’accélérer la dynamique économique que connaît actuellement le pays», a-t-il souligné.
De son côté, Brahim Guendouzi, professeur d’économie à l’université de Tizi Ouzou et spécialiste du commerce extérieur, explique la portée de cette mesure. Selon lui, l’Algérie a mis en place le FSPE afin de soulager financièrement les entreprises exportatrices, notamment les PME. «Il s’agit essentiellement du remboursement de certains frais liés aux opérations d’exportation, tels que le transport international, la prospection de marchés étrangers, la participation à des manifestations commerciales à l’étranger ou encore la formation», précise-t-il. Et d’ajouter: «C’est un accompagnement public qui permet aux entreprises exportatrices de rester compétitives à l’approche des marchés étrangers». Le professeur rappelle enfin que la diversification des exportations hors hydrocarbures demeure un défi majeur pour l’État, d’où les efforts continus visant à encourager les entreprises à se tourner vers l’international.